Le plan VIGIPIRATE
La protection du Territoire : Le Plan Vigipirate
Qu'est-ce que le plan Vigipirate ?
Le plan Vigipirate est un plan gouvernemental qui relève du Premier ministre et associe tous les ministères.
Il est un outil central du dispositif français de lutte contre le terrorisme, qui prend acte du maintien durable de cette menace à un niveau élevé.
C’est un dispositif permanent de vigilance, de prévention et de protection, qui s’applique en France et à l’étranger, et qui associe tous les acteurs du pays : l’Etat, les collectivités territoriales, les opérateurs susceptibles de concourir à la protection et à la vigilance, les citoyens.
Il repose sur un socle de mesures permanentes qui s’appliquent à tous les grands domaines d’activité de la société (les transports, la santé, l’alimentation, les réseaux d’énergie, sa sécurité des systèmes d’information…).
Il prévoit également de nombreuses mesures additionnelles activées en fonction de l’évolution de la menace et des vulnérabilités, et qui permettent d’adapter le niveau de vigilance et de protection, en mobilisant tous les acteurs concernés.
Au total, il contient environ 300 mesures. L’ensemble de celles qui sont actives constitue la posture Vigipirate.
De quand date le plan Vigipirate?
Le plan Vigipirate est contemporain de l’apparition des grandes menaces terroristes.
Son origine remonte à 1978, quand la France et l’Europe étaient confrontées aux premières grandes vagues d’attentats terroristes menés par des organisations extrémistes, séparatistes ou soutenus par des Etats étrangers. Il se limite alors à une instruction interministérielle qui organise un dispositif centralisé d’alerte.
Le premier plan gouvernemental Pirate apparaît en 1981. Il vise à faciliter la prise de décision du Premier ministre dans le cadre de la lutte contre les actes de terrorisme en général.
En 1995, le plan gouvernemental Vigipirate est instauré. Il définit la répartition des responsabilités centrales et territoriales, ainsi que les principes pour conduire l’action de l’Etat dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il définit deux niveaux généraux de vigilance (Vigipirate simple et Vigipirate renforcé) et un certain nombre de mesures spécifiques de vigilance et de prévention en cas de menaces particulières (menaces sur les aéronefs, menaces d’actions de type nucléaire, menaces d’actions de types biologiques et chimiques, menaces d’actions sur les navires).
Le plan Vigipirate est actualisé à plusieurs reprises en 2000, en 2002, en 2003 et en 2006. C’est en 2003 qu’ont été adoptés les 4 niveaux d’alerte répertoriés par couleur (jaune, orange, rouge et écarlate).
En 2014, le code d’alerte du plan Vigipirate est simplifié : il n’existe désormais plus que deux niveaux, matérialisés par un logo visible dans l’espace public.
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un niveau de vigilance qui peut être renforcé temporairement, géographiquement et sectoriellement pour faire face à une menace particulière ou à une vulnérabilité ponctuelle
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et un niveau d’alerte attentat pour faire face à une menace imminente
A quoi sert Vigipirate ?
Le plan Vigipirate poursuit trois grands objectifs :
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assurer en permanence une protection adaptée des citoyens, du territoire et des intérêts de la France contre la menace terroriste
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développer et maintenir une culture de vigilance de l’ensemble des acteurs de la Nation afin de prévenir ou de déceler le plus en amont possible toute menace d’action terroriste
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permettre une réaction rapide et coordonnée en cas de menace caractérisée ou d’action terroriste, afin de renforcer la protection, de faciliter l’intervention, d’assurer la continuité des activités d’importance vitale et donc de limiter les effets du terrorisme.
Comment marche le plan ?
Des militaires sont chargés de surveiller les possibles attentats(le plan se déroule souvent dans les Aéroports), les militaires sont armés (pour agir contre toute riposte).
Il y a 1200 militaires environ qui sont déployés en France. Il y en a une grosse partie en Ile de France (450 militaires déployés).
VIGIPIRATE met donc à l’épreuve nos soldats qui, en plus des opérations extérieures (OPEX), sont fréquemment appelés à renforcer les forces de police, essentiellement en Ile-de-France. En effet, l’Ile-de-France est la région stratégique du territoire du fait de la concentration des lieux de pouvoir politique et économique, du fait des très fortes densités de population, partant du fait de l’impact médiatique que produirait un attentat particulièrement meurtrier. De 1980 à 2004, 11 attentats ou tentatives d’attentats ont directement visé notre capitale. Au même titre que toutes les grandes métropoles occidentales – dont Madrid (2004) et Londres (2005) -, Paris et sa région sont des lieux très sensibles. 80% des forces militaires engagées dans le plan VIGIPIRATE le sont en Ile-de-France. Leur mission a également évolué progressivement. Au début, les militaires avaient pour mission d’escorter les policiers. Le concept a depuis évolué vers la « patrouille autonome », les policiers reconnaissant l’aptitude des soldats de l'Armée de Terre à gérer une situation tendue. En effet, avec la multiplication des OPEX, plusieurs de nos unités engagées en Côte d’Ivoire comme au Kosovo, se sont déjà retrouvées en présence de situations de maintien de l’ordre très délicates. Des retours d'expériences (RETEX) ont donc été réalisés sur ce plan depuis, et aujourd’hui le concept de « contrôle de foules » n’est pas étranger à nos forces armées.
Comment sont mesurés les menaces ?
Il y a une echelle qui représente les 4 sortes de menaces qui pourraient se produire :
https://www.sgdsn.gouv.fr/site_rubrique127.html
Le fonctionnement du plan Vigipirate :
L’évaluation de la menace est faite par les 6 services spécialisés de renseignement (direction centrale du renseignement intérieur - DCRI, direction générale de la sécurité extérieure - DGSE, direction du Renseignement Miliaire - DRM, direction de la protection et de la Sécurité de la Défense - DPSD et traitement du Renseignement et Action contre les Circuits Financiers Clandestins TRACFIN, Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières - DNRED).
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La synthèse des renseignements est faite part l’Unité de Coordination de la Lutte Anti-Terroriste (UCLAT) .
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La proposition de posture est faite sur la base de cette synthèse par les ministères, regroupés autour du Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale (SGDSN), en faisant varier l’intensité des mesures déjà actives ou en en activant de nouvelles .
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La décision de la posture est prise par le Premier ministre, en liaison avec le Président de la République.

Comment se compose la posture Vigipirate ?
La posture Vigipirate est l’ensemble des mesures actives qui ont été décidées par le Premier ministre pour une période donnée.
La posture Vigipirate se compose de deux parties :
1. Elle se compose d’abord d’une posture permanente de sécurité
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Elle permet d’entretenir la vigilance sans perturber les activités administratives, économiques et sociales normales, qui doivent être organisées de manière à intégrer le risque terroriste.
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Elle se traduit par des mesures permanentes, en particulier dans les secteurs d’activités économiques et sociales les plus sensibles, ainsi que par des programmes d’entraînement et la réalisation d’exercices.
2. Elle se compose aussi des mesures actives choisies parmi plus de 400 mesures graduées
Elles sont graduées et affectées d’une couleur, correspondant au niveau général d’alerte.
Il n’y a pour autant pas de correspondance automatique ente la couleur du niveau d’alerte général et les couleurs des mesures qui sont actives car on peut combiner les mesures entre elles, en fonction de l’évaluation de la menace.
Après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, le plan a été totalement refondu, afin d’améliorer les capacités de l’État à faire face aux menaces potentielles sur la population, sur les activités d’importance vitale et sur la continuité de la vie nationale.
Ces mesures concernent tout particulièrement les transports publics notamment ferroviaires et aériens, la sécurité des bâtiments recevant du public, la sécurité des rassemblements de personnes..Il y a cependant une faiblesse dans le plan vigipirate à savoir la surveillance des réseaux informatiques et du monde de la finance (problème notamment du secret bancaire)
Les dernières infos du plan VIGIPIRATE:
Le nouveau plan de vigilance, de prévention et de protection vigipirate a été présenté par le Premier ministre, jeudi 13 février 2014.
Cette nouvelle version modifie le code d’alerte qui existait en supprimant le code couleur (jaune, orange, rouge, écarlate). Le plan vigipirate comporte désormais deux niveaux de mobilisation qui se caractérisent par une signalétique spécifique :
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vigilance - logo rouge en forme de triangle, avec des côtés noirs, portant la mention « Vigipirate »,
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alerte - triangle identique portant la mention « Vigipirate - Alerte attentat ».
Le plan vigipirate comportait auparavant plusieurs niveaux d’alerte le plus faible, classé jaune, correspondait à une menace diffuse alors que le plus élevé, écarlate, visait à prévenir le risque imminent d’attentats majeurs.